
La
question est traditionnelle mais élémentaire, ainsi vous voudriez bien nous
résumer un peu l'histoire de WARGASM...
Simon : Le groupe a vu le jour en août 2003. J’ai été rejoint quelques mois
après par Arnaud (batterie) puis par Etienne (guitare) et Cédric (basse) en
septembre. Le line-up s’est défini relativement vite, sauf pour le chant où
après quelques auditions, notre choix s’est très vite porté sur Mathieu. C’est
un personnage très particulier : on a l’impression que ses cordes vocales vont
se rompre à chaque cris !
Etienne : Après plusieurs concerts, n’hésitant pas à partager la scène avec des
groupes d’horizons divers, nous avons réussi à imposer notre style. C’est en
mars 2005 que nous avons sorti notre premier album autoproduit limité à 500
exemplaires intitulé : « Manhunt ». Il nous permettra, nous l’espérons, de nous
faire connaître et de démarcher auprès des labels et associations. De nouveaux
titres sont en préparation ainsi que des événements promotionnels pour notre
album.
Ok.. avant d'y venir, si l'on connaît bien le jeu,
à quoi fait référence ce nom de WARGASM ? Et en quoi symbolise t'il selon vous
l'esprit du groupe ?
Arnaud : Je pense que cela reflète l'intérêt que l'on porte aux forces
élémentaires qui nous rappelle la vie en général. Le mélange de l'amour et de
la mort, de la guerre et du plaisir, de l'Eros et du Thanatos. Sans aller
jusque dans une recherche mythologique sur les Titans, ces valeurs universelles
collent bien au concept du groupe mais d'une manière adaptée au contexte actuel
tant au niveau sociétaire que personnel.
Simon : Je ne connais pas le jeu. Plus sérieusement, le terme de « WARGASM » est
employé dans l’armée américaine pour désigner un syndrome remarqué pour la
première fois durant la guerre du Vietnam. Il pourrait se traduire littéralement
par « orgasme de guerre ». On a observé que les soldats exposés pendant une
période suffisamment longue au stress et à l’angoisse commençaient par croire
qu’ils avaient le droit de vie ou de mort sur chacun (tels des dieux). Ils en
tiraient un plaisir qualifié d’« orgasmique »... Leurs freins moraux
s’effondraient littéralement comme le vent balaye des feuilles mortes conduisant
les soldats à des actes de barbarie de toutes sortes : viols, tortures,
incendies volontaires, fratricides... Ce syndrome existe toujours dans des
conflits de faible à grande importance...
... hum ! WARGASM a été créé dans l'envie de
construire un groupe de black/death épique. Quelles ont donc été ces formations
qui ont donné naissance au groupe ? Quelles sont selon vous les influences qui
ont développé le son WARGASM ?
Arnaud : Aucune, Wargasm est totalement unique en son genre et je n'ai
découvert que par la suite les groupes qui nous ont précédé. Il est vrai que
Wargasm peut s'apparenter à une veine "Epic" telles certaines chansons d'Amon
Amarth ou Old Man's Child mais je ne pense pas que ce soit un point déterminant
dans la composition.
Simon : Il faut savoir que nous jouons la musique sortant de nos esprits
dérangés. Notre démarche ne se veut pas inspirée de tels ou tels groupes.
D’accord, peut être que nos morceaux peuvent te faire penser à d’autres
formations mais ce n’était pas notre but.
Bien. D'un aspect général WARGASM évolue comme on
disait dans un black/death à connotation épique. Comment définiriez vous
musicalement et à travers quelques détails "Manhunt" pour donner envie aux
lecteurs de vous écouter ?
Arnaud : Musicalement parlant, Manhunt est un album très ternaire tourné vers
des mélodies aérées qui rentrent dans la tête très facilement. C'est une
musique assez conventionnelle sur le plan architectural mais la force réside
dans l'alternance de passages clairs et de riffs en disto. De plus, le relief
créé entre les blast beat et les passages acoustiques rendent cette musique
particulièrement riche. Le chant aussi créé la surprise en passant de vocaux
extrêmement gutturaux à une voix black éraillée tels Legion ou Gylve Nagell (Fenriz).
Simon : La musique de WARGASM pourrait se définir par une base black/death
couplée à des guitares alternant mélodies et rythmes épiques. D’où le style de
« Epic métal » que nous nous sommes peu à peu attribué. Dansante, joyeuse, on
peut dire ce que l’on veut. L’important, c’est que notre musique te donne envie
de bouger.
Avec celle-ci, vous avez misé d'entrée sur quelque
chose de pro à travers pressage/livret ! C'est assez culotté dans le sens où la
formation n'est pas encore vraiment connue. Les retours des amateurs vous
assurent-ils cet essai ?
Arnaud : Etant donné la rapidité à laquelle nous avons monté les premières
chansons, les sessions d'enregistrement s'étant bien passées, nous disposions
tout de suite d'un 7 titres exploitable. Il est vrai que nous aurions pu en
garder pour nous par la suite. Mais l'occasion se présentant et le prix du
pressage ne différant pas, nous avions tout intérêt à proposer quelque chose de
conséquent au public.
Simon : On a toujours aimé faire les choses rapidement dans WARGASM. Après que
la formation fut complète, nous avions déjà 7 compositions en l’espace de 6
mois. L’occasion de pouvoir utiliser le pressage professionnel, on a préféré
miser là-dessus plutôt que de présenter aux gens une démo sur un simple CD
gravé. Et les retours sont plus que positifs.
A travers vos extraits, le son est plutôt correct.
Où et comment s'est passé le processus d'enregistrement ?
Etienne : La totalité des enregistrements s’est déroulée chez notre batteur qui
est ingénieur du son. Il a commencé par faire les lignes de batterie au clic à
l'aide trigger pour les fûts. Ensuite, les enregistrements de guitare se sont
faits dans la foulée avec une électroacoustique pour les passages clairs. Nous
avons fini par les enregistrements de basse et de chant. Le mixage s'est fait au
fur et à mesure des enregistrements qui étaient tout de même espacés de
plusieurs semaines à cause de l'éloignement géographique de chaque membre.
Ok. Je me dois de dire que sa pochette est très
bien réalisée, tout comme d'ailleurs votre logo ! Sous ce nom "Manhunt" et cette
illustration, que renferme la partie textuelle de l'album ? Aussi et d'ailleurs,
d'où est extraite cette pochette ?
Simon : Tout le mérite revient à notre bassiste. C’est lui qui s’est aussi
chargé de notre site web. La pochette est extraite du retable d’Issenheim de
Matthias GRÜNEWALD, artiste allemand du début du XVIème siècle. Le concept de
l’album est avant tout une critique de la société actuelle. Par exemple, le
titre « Manhunt » est un inversement de la chaîne alimentaire. Les humains
n’ayant pu continuer à dominer l’espèce animale par leur « intelligence
supérieure » se retrouve la proie de celle-ci et se rapproche de l’extinction.
Au delà de l'épique lié à la musique, marquez vous
un intérêt quelconque envers les cultures païennes que ce soit de curiosité ou à
travers la pratique ?
Arnaud : Pas du tout, les cultures païennes, c’est trop de la merde ! lol
Simon : Je m’intéresse beaucoup aux cultures celtes en particulier. Il est
intéressant de voir que l’on ne connaît que peu de choses sur ces peuples du
fait que les druides privilégiaient la mémoire plutôt que l’écriture pour
transmettre leur savoir et que Grecs et Romains qui en avaient peur, les
caricaturaient plutôt que les décrire. Quand à l’art celte, je trouve que c’est
l’un des plus beaux de toutes les cultures indo-européennes.
Bien, revenons à "Manhunt". L'album étant sorti
depuis peu, vous êtes vous lancés dans une quête de concerts ? Y a t'il des
dates qui devraient suivre pour ainsi découvrir WARGASM live ?
Simon : Pour l’instant, rien de prévu. On a fait 5 dates en 6 mois, c’est déjà
pas mal pour un groupe tout neuf.
Presque chaque membre de WARGASM évolue dans des
formations parallèles proposant chacune leur style (Excepté Simon à l'origine de
WARGASM) ! Pour chacun, profitez-en pour nous les présenter un peu ...
Etienne : Je suis guitariste dans Execrandus, groupe de dark métal symphonique
avec Cédric de Wargasm à la basse, Thomas au clavier et Erwan à la batterie.
Nous sommes en pleine période de composition, nous allons réenregistrer une démo
cette année en espérant atteindre une propreté digne de « Manhunt » (pour plus
de renseignements :
www.execrandus.fr.st ). Pour le reste, je suis musicien de session pour
d’autres groupes de styles différents où je privilégie la basse et la batterie
pour améliorer mon jeu.
Arnaud : Je suis aussi batteur dans Scythes qui est un groupe de thrash / death
compiègnois influencé par In Flames, Kreator… L’album devrait sortir d'ici la
fin de l'année et quelques dates sont prévues. Pour plus de renseignements :
www.scythes.fr.fm
Ok.. Cela doit demander au moins une organisation
pour se retrouver et répéter, c'est pas trop compliqué ici ?
Simon : Non, on s’en sort même très bien, sachant que notre batteur habite dans
l’Oise et que nous répétons sur Paris. C’est sûr que ça nécessite une
organisation assez particulière, mais rien ne nous empêche de nous retrouver
chaque semaine et de répéter dans de bonnes conditions. Tout ceci repose sur la
pleine motivation de chaque membre...
Arnaud : Cela demande de l'investissement car c'est certain qu'étant en
province la majorité du temps, il est difficile pour moi d'être présent comme
je le voudrais sur Paris. Malgré cela, on s'appelle régulièrement pour se
tenir au courant des démarches de chacun et on favorise l'initiative
personnelle en dehors des moments où on se retrouve.
Hormis ces groupes qui sont vôtres, quelles sont
les formations de votre région que vous aimeriez présenter ici ? Aussi, les
structures d'association ou autres participent elles au développement du métal
par chez vous ?
Etienne : Il y a X Story Forest, l’autre groupe de Thomas d’Execrandus aux
claviers/chant avec Manu à la basse et David à la batterie/percutions
électroniques. Ce sont d’excellents musiciens proposant une musique
particulièrement originale, j’ai beaucoup de respect et d’admiration pour leur
projet. Sinon, pour ceux avec lesquels nous avons tourné, je vous recommande
Pitbulls in the Nursery et Straight. Vous pouvez découvrir tous ces bons groupes
sur leur site :
www.xstoryforest.com ;
www.straightsite.fr.st
; http://pitn.free.fr
Arnaud : J'aimerai présenter Ashura qui est un groupe de death / thrash
amiénois. J'ai fait plusieurs concerts avec eux et ce sont de super potes. Ils
ont sorti un album enregistré au Walnut Groove. C'est vraiment un groupe à
découvrir sur scène. Sinon j'aimerai remercier l'association Dagda pour leur
travail et leur gentillesse lors du "Noise In Oise", festival que j'ai
participé à organiser sur Compiègne où nous étions présent avec Wargasm.
Simon : Je pense à Psoriasis, groupe de death brutal chirurgical parisien ou à
Straight, death avec une chanteuse dont la voix gutturale est assez incroyable.
Je pourrais citer encore beaucoup d’autres formations comme Décohérence, Ubik ou
Olc Sinnsir... En ce qui concerne les associations qui font avancer les choses
par chez nous, je penserais à Takeway.
Le mot est passé ... Pour ceux qui désireront se
procurer l'album "Manhunt", quelles seront les démarches qu'ils devront suivre ?
Simon : Rien de plus simple, il suffit de vous rendre chez des disquaires
spécialisés comme Dysphories (Paris 5) ou Planet Rock (Paris 9). Notre album est
disponible pour 10 euros. Ou il vous suffit d’écrire à : WARGASM ; 22, rue Henri
MAGNIER ; 94480 Ablon sur Seine. Et de joindre un chèque de 12 euros (10 + 2
euros de frais de port) à l’ordre de Simon JANIN. Plus d’informations sur notre
site : www.wargasm.fr.st
Arnaud : Soit passer nous voir en concert, soit lors de nos répétitions à la
Luna Rossa le vendredi soir de 21h à 23h pour les vendre directement !!
Avant de finir, que devrait envisager la suite de
WARGASM ? Avez vous déjà ré-enchainé les compos, pris contact auprès des labels
ou distributeurs ?
Arnaud : On est en train de promouvoir l'album auprès de différents organismes
: webzines, labels, associations, radios…
Simon : Nous avons composé 2 nouvelles chansons et organisons une soirée de
promotion pour notre album au bar métal parisien Le Black Dog (26, rue des
Lombards ; 75001 Paris) le jeudi 26 mai 2005, l’entrée est libre. En ce qui
concerne les labels et distributeurs, les envois viennent juste de débuter. Mais
tout nous pousse à être plus confiant dans l’avenir.
En conclusion, un mot sur la scène Française ? A
cela et en vous remerciant, bonne suite à vous ...
Arnaud : Beaucoup d'appelés pour peu d'élus. Pour avoir participé à
l'organisation de quelques concerts, je trouve que les groupes passent trop
vite de la case amateur à professionnel au sujet des tarifs pour les
prestations. Il est maintenant très difficile de trouver des têtes d'affiches
connues mais raisonnables au niveau des cachets et des défraiements. J'espère
que cela ne va pas enterrer prématurément tant de bons groupes qui ne trouvent
pas de plans concerts.
Simon : Je ne porte pas énormément la scène française dans mon cœur. Beaucoup
d’hypocrisie et de coups de poignard dans le dos plutôt que d’aides mutuelles.
Les gens y sont faux, ambitieux, vaniteux, égoïstes et le meilleur ne vaut même
pas le diable ; pff, c’est bien triste. Merci beaucoup aux webzines tels que le
tien de faire perdurer les vraies valeurs du métal et pour les autres, merci de
votre soutien.
>>> Le contact :
www.wargasm.fr.st
>>>
Lire la chronique de : "Manhunt"
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