C'est clair, en France, l'on ne recèle pas énormément de formations épiques bien entraînantes ! A regret notamment lorsque l'on compare cela aux scènes Scandinaves qui en pullulent presque, tant de formations s'y présentent ! Loin de cette masse, c'est ici WARGASM, qui à son tour mêlant d'épique un métal extrême bourré d'entrain nous mène la cadence avec un premier mcd fort bien prometteur ! Pour cela, cette interview bien complète sera à même de vous en dire beaucoup plus, voir vous allécher.... ! Alors cédons place ...
 INTERVIEW REALISEE EN AVRIL 2005

 

 

 

 

 

La question est traditionnelle mais élémentaire, ainsi vous voudriez bien nous résumer un peu l'histoire de WARGASM...

Simon : Le groupe a vu le jour en août 2003. J’ai été rejoint quelques mois après par Arnaud (batterie) puis par Etienne (guitare) et Cédric (basse) en septembre. Le line-up s’est défini relativement vite, sauf pour le chant où après quelques auditions, notre choix s’est très vite porté sur Mathieu. C’est un personnage très particulier : on a l’impression que ses cordes vocales vont se rompre à chaque cris !

Etienne : Après plusieurs concerts, n’hésitant pas à partager la scène avec des groupes d’horizons divers, nous avons réussi à imposer notre style. C’est en mars 2005 que nous avons sorti notre premier album autoproduit limité à 500 exemplaires intitulé : « Manhunt ». Il nous permettra, nous l’espérons, de nous faire connaître et de démarcher auprès des labels et associations. De nouveaux titres sont en préparation ainsi que des événements promotionnels pour notre album.

Ok.. avant d'y venir, si l'on connaît bien le jeu, à quoi fait référence ce nom de WARGASM ? Et en quoi symbolise t'il selon vous l'esprit du groupe ?

Arnaud : Je pense que cela reflète l'intérêt que l'on porte aux forces  élémentaires qui nous rappelle la vie en général. Le mélange de  l'amour et de la mort, de la guerre et du plaisir, de l'Eros et du  Thanatos. Sans aller jusque dans une recherche mythologique sur les  Titans, ces valeurs universelles collent bien au concept du groupe mais d'une manière adaptée au contexte actuel tant au niveau sociétaire que personnel.

Simon : Je ne connais pas le jeu. Plus sérieusement, le terme de « WARGASM » est employé dans l’armée américaine pour désigner un syndrome remarqué pour la première fois durant la guerre du Vietnam. Il pourrait se traduire littéralement par « orgasme de guerre ». On a observé que les soldats exposés pendant une période suffisamment longue au stress et à l’angoisse commençaient par croire qu’ils avaient le droit de vie ou de mort sur chacun (tels des dieux). Ils en tiraient un plaisir qualifié d’« orgasmique »... Leurs freins moraux s’effondraient littéralement comme le vent balaye des feuilles mortes conduisant les soldats à des actes de barbarie de toutes sortes : viols, tortures, incendies volontaires, fratricides... Ce syndrome existe toujours dans des conflits de faible à grande importance...

... hum ! WARGASM a été créé dans l'envie de construire un groupe de black/death épique. Quelles ont donc été ces formations qui ont donné naissance au groupe ? Quelles sont selon vous les influences qui ont développé le son WARGASM ?

Arnaud : Aucune, Wargasm est totalement unique en son genre et je n'ai découvert  que par la suite les groupes qui nous ont précédé. Il est vrai que  Wargasm peut s'apparenter à une veine "Epic" telles certaines chansons  d'Amon Amarth ou Old Man's Child mais je ne pense pas que ce soit un  point déterminant dans la composition.

Simon : Il faut savoir que nous jouons la musique sortant de nos esprits dérangés. Notre démarche ne se veut pas inspirée de tels ou tels groupes. D’accord, peut être que nos morceaux peuvent te faire penser à d’autres formations mais ce n’était pas notre but.

Bien. D'un aspect général WARGASM évolue comme on disait dans un black/death à connotation épique. Comment définiriez vous musicalement et à travers quelques détails "Manhunt" pour donner envie aux lecteurs de vous écouter ?

Arnaud : Musicalement parlant, Manhunt est un album très ternaire tourné vers  des mélodies aérées qui rentrent dans la tête très facilement. C'est  une musique assez conventionnelle sur le plan architectural mais la  force réside dans l'alternance de passages clairs et de riffs en disto. De plus, le relief créé entre les blast beat et les passages acoustiques rendent  cette musique particulièrement riche. Le chant aussi créé la surprise  en passant de vocaux extrêmement gutturaux à une voix black éraillée tels  Legion ou Gylve Nagell (Fenriz).

Simon : La musique de WARGASM pourrait se définir par une base black/death couplée à des guitares alternant mélodies et rythmes épiques. D’où le style de « Epic métal » que nous nous sommes peu à peu attribué. Dansante, joyeuse, on peut dire ce que l’on veut. L’important, c’est que notre musique te donne envie de bouger.

Avec celle-ci, vous avez misé d'entrée sur quelque chose de pro à travers pressage/livret ! C'est assez culotté dans le sens où la formation n'est pas encore vraiment connue. Les retours des amateurs vous assurent-ils cet essai ?

Arnaud : Etant donné la rapidité à laquelle nous avons monté les premières  chansons, les sessions d'enregistrement s'étant bien passées, nous disposions tout de suite d'un 7 titres exploitable. Il est vrai que  nous aurions pu en garder pour nous par la suite. Mais l'occasion se  présentant et le prix du pressage ne différant pas, nous avions tout  intérêt à proposer quelque chose de conséquent au public.

Simon : On a toujours aimé faire les choses rapidement dans WARGASM. Après que la formation fut complète, nous avions déjà 7 compositions en l’espace de 6 mois. L’occasion de pouvoir utiliser le pressage professionnel, on a préféré miser là-dessus plutôt que de présenter aux gens une démo sur un simple CD gravé. Et les retours sont plus que positifs.

A travers vos extraits, le son est plutôt correct. Où et comment s'est passé le processus d'enregistrement ?

Etienne : La totalité des enregistrements s’est déroulée chez notre batteur qui  est ingénieur du son. Il a commencé par faire les lignes de batterie  au clic à l'aide trigger pour les fûts. Ensuite, les enregistrements de  guitare se sont faits dans la foulée avec une électroacoustique pour les  passages clairs. Nous avons fini par les enregistrements de basse et de chant. Le mixage s'est fait au fur et à mesure des enregistrements qui étaient tout de même espacés de plusieurs semaines à cause de  l'éloignement géographique de chaque membre.

Ok. Je me dois de dire que sa pochette est très bien réalisée, tout comme d'ailleurs votre logo ! Sous ce nom "Manhunt" et cette illustration, que renferme la partie textuelle de l'album ? Aussi et d'ailleurs, d'où est extraite cette pochette ?

Simon : Tout le mérite revient à notre bassiste. C’est lui qui s’est aussi chargé de notre site web. La pochette est extraite du retable d’Issenheim de Matthias GRÜNEWALD, artiste allemand du début du XVIème siècle. Le concept de l’album est avant tout une critique de la société actuelle. Par exemple, le titre « Manhunt » est un inversement de la chaîne alimentaire. Les humains n’ayant pu continuer à dominer l’espèce animale par leur « intelligence supérieure » se retrouve la proie de celle-ci et se rapproche de l’extinction.

Au delà de l'épique lié à la musique, marquez vous un intérêt quelconque envers les cultures païennes que ce soit de curiosité ou à travers la pratique ?

Arnaud : Pas du tout, les cultures païennes, c’est trop de la merde ! lol

Simon : Je m’intéresse beaucoup aux cultures celtes en particulier. Il est intéressant de voir que l’on ne connaît que peu de choses sur ces peuples du fait que les druides privilégiaient la mémoire plutôt que l’écriture pour transmettre leur savoir et que Grecs et Romains qui en avaient peur, les caricaturaient plutôt que les décrire. Quand à l’art celte, je trouve que c’est l’un des plus beaux de toutes les cultures indo-européennes.

Bien, revenons à "Manhunt". L'album étant sorti depuis peu, vous êtes vous lancés dans une quête de concerts ? Y a t'il des dates qui devraient suivre pour ainsi découvrir WARGASM live ?

Simon : Pour l’instant, rien de prévu. On a fait 5 dates en 6 mois, c’est déjà pas mal pour un groupe tout neuf.

Presque chaque membre de WARGASM évolue dans des formations parallèles proposant chacune leur style (Excepté Simon à l'origine de WARGASM) ! Pour chacun, profitez-en pour nous les présenter un peu ...

Etienne : Je suis guitariste dans Execrandus, groupe de dark métal symphonique avec Cédric de Wargasm à la basse, Thomas au clavier et Erwan à la batterie. Nous sommes en pleine période de composition, nous allons réenregistrer une démo cette année en espérant atteindre une propreté digne de « Manhunt » (pour plus de renseignements : www.execrandus.fr.st ). Pour le reste, je suis musicien de session pour d’autres groupes de styles différents où je privilégie la basse et la batterie pour améliorer mon jeu.

Arnaud : Je suis aussi batteur dans Scythes qui est un groupe de thrash / death  compiègnois influencé par In Flames, Kreator… L’album  devrait sortir d'ici la fin de l'année et quelques dates sont prévues.  Pour plus de renseignements : www.scythes.fr.fm

Ok.. Cela doit demander au moins une organisation pour se retrouver et répéter, c'est pas trop compliqué ici ?

Simon : Non, on s’en sort même très bien, sachant que notre batteur habite dans l’Oise et que nous répétons sur Paris. C’est sûr que ça nécessite une organisation assez particulière, mais rien ne nous empêche de nous retrouver chaque semaine et de répéter dans de bonnes conditions. Tout ceci repose sur la pleine motivation de chaque membre...

Arnaud : Cela demande de l'investissement car c'est certain qu'étant en province  la majorité du temps, il est difficile pour moi d'être présent comme je  le voudrais sur Paris. Malgré cela, on s'appelle régulièrement pour se  tenir au courant des démarches de chacun et on favorise l'initiative  personnelle en dehors des moments où on se retrouve.

Hormis ces groupes qui sont vôtres, quelles sont les formations de votre région que vous aimeriez présenter ici ? Aussi, les structures d'association ou autres participent elles au développement du métal par chez vous ?

Etienne : Il y a X Story Forest, l’autre groupe de Thomas d’Execrandus aux claviers/chant avec Manu à la basse et David à la batterie/percutions électroniques. Ce sont d’excellents musiciens proposant une musique particulièrement originale, j’ai beaucoup de respect et d’admiration pour leur projet. Sinon, pour ceux avec lesquels nous avons tourné, je vous recommande Pitbulls in the Nursery et Straight. Vous pouvez découvrir tous ces bons groupes sur leur site : www.xstoryforest.com  ; www.straightsite.fr.st  ; http://pitn.free.fr

Arnaud : J'aimerai présenter Ashura qui est un groupe de death / thrash  amiénois. J'ai fait plusieurs concerts avec eux et ce sont de super  potes. Ils ont sorti un album enregistré au Walnut Groove. C'est vraiment un groupe à découvrir sur scène. Sinon j'aimerai remercier l'association Dagda pour leur travail et leur  gentillesse lors du "Noise In Oise", festival que j'ai participé à  organiser sur Compiègne où nous étions présent avec Wargasm.

Simon : Je pense à Psoriasis, groupe de death brutal chirurgical parisien ou à Straight, death avec une chanteuse dont la voix gutturale est assez incroyable. Je pourrais citer encore beaucoup d’autres formations comme Décohérence, Ubik ou Olc Sinnsir... En ce qui concerne les associations qui font avancer les choses par chez nous, je penserais à Takeway.

Le mot est passé ... Pour ceux qui désireront se procurer l'album "Manhunt", quelles seront les démarches qu'ils devront suivre ?

Simon : Rien de plus simple, il suffit de vous rendre chez des disquaires spécialisés comme Dysphories (Paris 5) ou Planet Rock (Paris 9). Notre album est disponible pour 10 euros. Ou il vous suffit d’écrire à : WARGASM ; 22, rue Henri MAGNIER ; 94480 Ablon sur Seine. Et de joindre un chèque de 12 euros (10 + 2 euros de frais de port) à l’ordre de Simon JANIN. Plus d’informations sur notre site : www.wargasm.fr.st

Arnaud : Soit passer nous voir en  concert, soit lors de nos  répétitions à la Luna Rossa le vendredi soir de 21h à 23h pour les vendre directement !!

Avant de finir, que devrait envisager la suite de WARGASM ? Avez vous déjà ré-enchainé les compos, pris contact auprès des labels ou distributeurs ?

Arnaud : On est en train de promouvoir l'album auprès de différents organismes :  webzines, labels, associations, radios…

Simon : Nous avons composé 2 nouvelles chansons et organisons une soirée de promotion pour notre album au bar métal parisien Le Black Dog (26, rue des Lombards ; 75001 Paris) le jeudi 26 mai 2005, l’entrée est libre. En ce qui concerne les labels et distributeurs, les envois viennent juste de débuter. Mais tout nous pousse à être plus confiant dans l’avenir.

En conclusion, un mot sur la scène Française ? A cela et en vous remerciant, bonne suite à vous ...

Arnaud : Beaucoup d'appelés pour peu d'élus. Pour avoir participé à  l'organisation de quelques concerts, je trouve que les groupes passent  trop vite de la case amateur à professionnel au sujet des tarifs pour  les prestations. Il est maintenant très difficile de trouver des têtes  d'affiches connues mais raisonnables au niveau des cachets et des  défraiements. J'espère que cela ne va pas enterrer prématurément tant  de bons groupes qui ne trouvent pas de plans concerts.

Simon : Je ne porte pas énormément la scène française dans mon cœur. Beaucoup d’hypocrisie et de coups de poignard dans le dos plutôt que d’aides mutuelles. Les gens y sont faux, ambitieux, vaniteux, égoïstes et le meilleur ne vaut même pas le diable ; pff, c’est bien triste. Merci beaucoup aux webzines tels que le tien de faire perdurer les vraies valeurs du métal et pour les autres, merci de votre soutien.
 

>>> Le contact :  www.wargasm.fr.st

>>> Lire la chronique de : "Manhunt"