Le temps de la première démo est enfin arrivé pour la formation Parisienne KREPUSKULE. Sobrement éponyme et à l'artwork les plus doux, le groupe est resté sage sur le visuel afin de mieux accaparer votre écoute. Et, ce ne sera pas sans intérêts, leur métal mélodique étant des plus raffinés et personnel ! Dans l'attente d'un futur album, cet entretien réalisé avec le groupe pour déjà bien lier connaissance...
INTERVIEW REALISEE EN NOVEMBRE 2006

 

 

Salut à vous membres de KREPUSKULE. Avant de venir au groupe j'ai lu sur votre bio que la formation s'était formé des suites d'un autre groupe nommé MURMUR ! Comment et pourquoi s'est passé cette transition ? Que manquait il à MURMUR pour avoir décidé de créer KREPUSKULE ?


Richard M. : Murmur se rapprochait plus du batcave/death rock. Ses membres avaient des influences très diverses que nous ne pouvions pas exprimer en toute liberté. Aux mélodies sombres ou mélancoliques déjà présentes à cette époque nous voulions ajouter la puissance et la nervosité des guitares saturées et ainsi élargir nos possibilités musicales.

Bien. Cela remontant à 2002, vous n'arrivez qu'aujourd'hui avec votre première démo, éponyme. Avant de venir à celle-ci, comment a évolué le groupe durant ces quatre années, semble il d'ailleurs nécessaires avant la réalisation de ce premier support.?


Richard M. : Nous avons eu quelques changement de line up durant ces quatre années (de la formation initiale il ne reste que moi) et avons mis du temps à recruter de nouveaux membres. Il nous a aussi fallu beaucoup de temps pour se recentrer et obtenir un résultat plus cohérent et homogène. Enfin nous n'avons intégré Ana, notre violoniste, que cette année, autrement dit Krepuskule n'existait pas hier tel que vous l'entendez aujourd'hui.

Venant à la démo juste trois titres ornent cet ouvrage, néanmoins, très attrayants vous y offrez un métal mélodique de bonne facture, enrichi de ces nappes de violons très mélancoliques et de chants féminins doublés comme en sentiments. Malgré ce schéma assez classique j'avoue ne pas avoir été saisi par vos influences. Le résultat assez personnel soit il, tout en bonne qualité, pourriez vous présenter aux lecteurs dans les détails la personnalité du groupe ?


Richard M. : Beaucoup d'éléments se trouvent dans le nom du groupe. Nous n'avons pas d'approche manichéenne et tanguons sans cesse entre deux rivages. Cela peut se ressentir dans la musique parfois mélodique, parfois dissonante ou plus nerveuse. Chacun est libre de se sentir attiré comme il l'entend.

Me référant à vos influences MADDER MORTEM serait le seul groupe a se rapprocher de votre style. Avec des guitares cependant plus énergiques, quels groupes forment pour vous le mieux l'a.d.n. de KREPUSKULE ?


Diane B. : Je trouve ça extrêmement flatteur de nous comparer à Madder Mortem c’est vrai que ça fait partie de mes influences niveau voix.


Richard M. : Pour ma part j'essaye de rester le plus ouvert possible aux différents courants métal. Beaucoup de styles m'intéressent aussi bien black,death, heavy, dark, goth, indus ou neo.


Ana M.C. : Les influences de Krepuskule sont très variées, de mon côté, les mélodies du violon sont fortement inspirées par la musique classique, surtout du 19ème et du 20ème siècle.

Parlez moi à présent de vos textes. Qui y travaille ? Quels sont les sujets que vous y abordez ? Vous avez également choisi l'Anglais comme langue moteur de KREPUSKULE ! Certes plus adaptée au feeling du style le Français sait appuyer aussi les mélodies ! Y êtes vous intéressés ?


Diane B. : J’écris la plupart des textes, les sujets sont assez sombres en général, les expériences douloureuses de la vie, vécues ou pas, sont mes sources d’inspiration, de temps en temps je me permets un délire qui n’a rien à voir avec le reste des paroles. J’ai choisi l’anglais car j’ai commencé à écrire tout naturellement des paroles en anglais, les rimes et la musicalité des mots me « parlent » plus dans cette langue. Mais nous avons également des textes en français dans la poche qui ne tarderont pas à être travaillés.

Passage par la production avec un son très bon, à la fois puissant pour les guitares, mielleux et atmo pour les chants et mixé égal pour chaque instrument ! Dans quels lieux et conditions tout cela s'est il passé ?


Rémi D. : Nous sommes allés enregistrer cette démo chez Nicolas (ex Repudiate et Carnal Lust), qui, en plus d’être un excellent musicien, est doué en tant qu’ingé son, même si il a peu d’expérience dans le domaine. Chez lui nous avions les conditions idéales pour enregistrer : à la campagne, pas de stress, et surtout un planning souple qui nous a permis de faire pas mal d’arrangements et de peaufiner certains détails, chose qu’on aurait pas pu faire dans un studio professionnel hors de prix. Nous sommes très satisfaits du résultat.

...Vous ne semblez cumuler que peu de dates de concerts. Est ce un choix, une contrainte ? Quelque chose qui commence seulement à prendre forme pour le groupe ?


Richard M. : Il nous fallait une certaine stabilité aussi bien artistique qu'individuelle afin de progresser. Nous continuons à mûrir tout en gardant nos objectifs de concert pour l'avenir. De plus nous recherchons toujours un batteur et un second guitariste.


Ana M.C. : Pour l’instant ce n’est pas évident car Rémi et Richard habitent à Paris, tandis que Diane est à Barcelone et moi à Madrid.

Ha... Le métal mélodique, qui plus est porté d'un chant féminin, gagne avec le temps en notoriété mais aussi en quantité de groupes attirés par la sensibilité du genre. Qu'est ce qui vous a pour votre part attiré vers ce milieu ? Quels groupes portent pour vous le mieux le genre sur leur épaules ? Etes vous attentifs à la scène Française évoluant dans ce milieu également ?


Richard M. : L'important n'est pas tant qu'il s'agisse d'une chanteuse ou d'un chanteur mais la ligne de chant qui ne doit pas dénaturer la musique. Le chant féminin reste complémentaire de notre musique, nous gardons donc le chant masculin pour les backing vocals. Au niveau des groupes, The Gathering me plait beaucoup aussi bien au niveau du chant que dans leur évolution musicale bien qu'ils s'éloignent de la scène métal.


Diane B. : Il y a de plus en plus de groupes français avec un chant féminin, tant que ça reste de la qualité, pourquoi pas. Le métal manque de bons groupes à chant féminin il me semble, dans la scène internationale il y a un groupe qui retient mon attention c’est « Stream of Passion ».


Rémi D. : Je suis aussi complètement fan de The Gathering. Mais il faut dire que du coté hexagonal nous avons d’excellents groupes comme The Last Embrace, Leiden, Ink City, Beyond D-lusion, Lea Khena … et j’en oublie plein. D’après moi la scène metal française ne manque ni de bons groupes ni de créativité mais plutôt d’audience et de reconnaissance du grand public, et donc de moyens.


Ana M.C. Le metal mélodique est un style qui permet d’exprimer le coté dramatique de la musique, c’est un terrain très vaste qui est capable d’intégrer la plus secrète des mélodies avec la plus forte puissance du rythme.


Afin de marquer un dernier retour sur la démo, allez vous l'utiliser dans les démarches envers les labels ? Des étiquettes déjà intéressées ?


Rémi D. : Non, cette démo va surtout servir à diffuser notre musique. C’est aussi pour cela qu’on a choisi la licence creative commons, qui autorise tout le monde à copier nos morceaux sans pour autant avoir le droit d’en faire un usage commercial sans l’accord du groupe, et surtout qui nous évite de payer la SACEM.
En vérité les labels n’ont que faire d’une demo 3 titres, nous chercherons un label quand notre album sera terminé : de nos jours plus aucun label ne signe un contrat de production avec un groupe sans album. Une fois l’album enregistré et produit par nos soins, peut-être qu’un label sera intéressé par sa distribution et sa promotion.

Juste avant de conclure, vous travaillez il me semble justement sur ce premier album, que pouvez vous nous dire à son sujet ?


Diane B. : Les morceaux auront chacun leur propre personnalité comme sur la démo.


Richard M. : Fidèle à notre approche, nous continuerons d'explorer divers chemins et styles afin d'exprimer au mieux ce que nous ressentons.


Rémi D. : On ira probablement l’enregistrer chez Nico (où a été enregistrée notre démo) en espérant peaufiner encore mieux notre prod pour proposer un produit à la hauteur de nos ambitions.


Dernière question pour conclure cette interview, une raison quant à l'orthographe du nom du groupe ? A cela et en vous remerciant, longue suite à vous...


Richard M. : Nous recherchons la clé pouvant faire basculer l'âme humaine de la lumière vers les ténèbres ou des ténèbres vers la lumière. Ceux qui l'ont comprendront... Merci à vous !
 

 

>>> Le site : http://www.krepuskule.com  

>>> Lire la chronique de : "Demo 2006"