EVERLOUD n’est pas, pourrait on dire « un groupe débutant ». Est-ce qu’un récapitulatif pourrait résumer ceci…

C'est vrai qu'on n'est plus tout jeune (rires). On a créé le groupe fin 95 en faisant, comme tout le monde, des reprises pour s'amuser. De Nirvana à Metallica, en passant par Maiden, Led Zep et AC/DC : on se limitait pas ! Ca nous a permis à tous de progresser et on a commencé à composer nos propres titres naturellement, au bout d'un an. Après quelques changements au niveau du deuxième guitariste, on s'est stabilisé depuis trois ans avec ce line-up : Yann Puppin et Nicolas Crinquand aux guitares, Cyril Moritz à la basse, Stéphane Puppin à la batterie et moi au chant. On a dû jouer live une cinquantaine de fois, avec des années fastes et des années plus creuses quand des membres sont partis étudier loin. On a joué plusieurs fois devant plus de 500 personnes (à la Nuit du Métal, un festival que nous co-organisons avec l'association Festi'Métal, à la fête de la musique d'Annecy...) et aussi en première partie de Scarve et Lyzanxia : c'était de grands moments pour nous où on s'est fait vraiment plaisir. Fin 2003 on a sorti notre premier enregistrement pro avec notre MCD « Au delà de l'Irréel » et on pense que l'on est maintenant suffisamment mûr pour chercher un label qui nous aidera à passer au palier supérieur.

Votre actualité est depuis octobre la sortie du MCD « Au-delà de l’irréel ». Celui-ci n’a semble-t-il pas été facile à réaliser…

C'était un sacré travail car, pour prendre notre temps et faire un produit de la meilleure qualité possible, on a voulu faire ça nous-mêmes. On a donc investi dans un enregistreur multipiste numérique (un VS 1880 pour les connaisseurs), du matériel de sonorisation (micros pour batterie, un micro de chant type studio, etc.) et Yann s'est plongé corps et âme dans la prise en main de ce matos (on le remercie d'ailleurs en passant pour ses nombreuses journées passées dans le studio-cave). Ensuite, une fois qu'on a eu un produit mixé assez bon à nos yeux (au bout d'un an de labeur), on est allé faire le mastering au bien connu House Of Music Studio de Achim Kohler (à côté de Stuttgart) qui a bossé avec Primal Fear, Dew Scented, Brainstorm, etc. Ca a permis de donner une touche plus pro au MCD. En parallèle, on a confié l'artwork à un ami graphiste (merci Romesh) qui nous a fait un super boulot et on est passé par Adipocere pour le faire presser (il nous le distribue aussi d'ailleurs). Alors là on a eu les retards classiques : le master CD qui avait des erreurs, la pochette qu'il fallait retoucher, etc. Tous ces petits trucs qui te décalent une sortie d'un mois. Mais maintenant il est enfin là, et je peux te dire que ça fait quelque chose de recevoir un CD de son propre groupe qui ressemble tellement aux CDS de bons groupes qu'on trouve dans les bacs.

Comment vous y prendriez-vous pour définir la musique d’EVERLOUD ?

On fait du Heavy Métal, c'est clair. Le but pour nous c'est de composer des chansons puissantes, mélodiques et suffisamment complexes techniquement pour rester intéressantes après plusieurs écoutes. Alors sur certaines compos on flirte avec le thrash, sur d'autres on est plus heavy mélodique, mais à chaque fois on cherche à mettre un petit plus. Il y a une très grande variété dans les styles de nos chansons car tous les compositeurs (soit Yann, Nico et moi-même) n'ont pas strictement les mêmes influences dans le métal. On aime tous les mêmes groupes mais on a nos petits chouchous. Nico aime plus particulièrement le thrash old-school (Annihilator, Coroner...) et les groupes de prog comme Symphony X ou Dream Theater ; Yann est grand admirateur de Blind Guardian, Children Of Bodom, Opeth ; quant à moi j'ai un petit penchant vers le Power Métal allemand (Primal Fear, Gamma Ray) et des groupes comme Kamelot ou Brainstorm.

Donc, Musicalement parlant, EVERLOUD est un groupe de Heavy Métal, ce style a connu ses heures de gloire dans les années 80, notamment avec la NWOBHM. Est il encore facile pour un groupe de jouer du HM et continuer à faire bouger la scène ?

Oui, si t'es bon (rires) ! Plus sérieusement, on fait avant tout la musique qu'on aime, donc on se pose pas la question de « Est-ce qu'on est ringard ou pas ? » quand on compose. De plus, t'as vu la liste de groupes que nous apprécions et qui nous influencent, y'a pas que des ancêtres, au contraire ! En fait, on essaie à notre modeste niveau de porter un regard neuf sur un style ancien, en mélangeant les bases léguées par Metallica et Maiden avec ce qui nous fait headbanguer maintenant (de Opeth à Meshuggah, en passant par Dimmu Borgir et Iced Earth).

Est-ce que  « Au-delà de l’irréel » maintenant sorti depuis deux mois, vous a déjà amené des retours à son écoute ?

On a envoyé les CD promos aux magazines et labels fin Octobre, donc on attend des réactions en Décembre ou Janvier, on guette tout ça. On a déjà eu une bonne chronique dans Transit Magazine (un mag de Genève) et des interviews de radios locales qui étaient bien branchées par notre MCD. Pour les labels, les réponses arrivent petit à petit avec plutôt de bons échos pour les labels français (pour l'instant trois s'intéressent assez sérieusement à nous) mais que des refus polis à l'étranger (surtout Allemagne pour l'instant).

D’ailleurs en parlant d’écoute, quels sont les sujets qui alimentent vos textes ? Et que représente l’image illustrant la pochette ? Et (encore) que signifie EVERLOUD ?

Ca fait beaucoup de choses à la fois (rires) ! Alors d'abord pour le nom du groupe, lors de notre avant dernier changement de line-up, avant l'arrivée du mythique Nicolas, on a voulu marquer le coup en changeant de nom. EVERLOUD signifie en français toujours bruyant ou toujours puissant, ça montre notre envie de nous faire entendre haut et fort, et le plus longtemps qu'il sera possible. Pour les textes, en français faut-il le faire remarquer, ils sont basés sur un univers bien connu des métalleux : le Mythe de Cthulhu de H.P. Lovecraft. Je raconte à ma manière quelques épisodes de ce très riche univers, les récits d'horreur ont toujours beaucoup inspiré le métal et le Mythe est une source fascinante pour créer des histoires. Quant à l'illustration de pochette, elle illustre le morceau « Les Pilleurs » : on est au moment où « le Gardien du Tombeau sort de son sommeil ». Lovecraft aime les monstres à tentacules... Et les cinq ombres au sol me diras-tu ? Et bien nous sommes cinq dans Everloud, je te laisse déduire le reste...

Pour finir : vous êtes plutôt pro-Maiden ou pro-Metallica ?

Pro les deux, bien sûr ! Deux carrières remarquables, deux groupes qui ont influencé tout le monde, à un niveau ou à un autre. Ils ont une longévité exceptionnelle parce qu'ils continuent à faire ce en quoi il croient sans trop se préoccuper de ce qui se dit autour d'eux. D'aucuns reprocheront le manque d'originalité de Maiden ou la trahison qu'est le dernier album de Metallica. Moi je trouve au contraire que c'est un superbe pied de nez des gars de Metallica qui refusent de faire ce que l'on attend d'eux et vont avec talent où leur envie le leur dicte. Et que les deux derniers albums de Maiden (surtout « Brave New World ») sont pleins de fraîcheur.

Un message à faire passer ?

On va remercier notre graphiste Romesh en vous encourageant à visiter son superbe site (www.metalgraphix.new.fr). On a d'ailleurs aussi un site pour le groupe où vous trouverez tout ce qu'il faut savoir sur nous (www.everloud.com), et un pour l'association Festi'Metal dont nous sommes membres actifs et qui organise des concerts en Haute-Savoie (http://festimetal.free.fr). On salue tous nos potes de l'asso et les groupes savoyards qui se bougent le cul avec nous. Pour ceux qui seraient tentés, le MCD est en vente pour 10 Euros port compris (contactez-nous à info@everloud.com). On te remercie beaucoup pour l'interview et on espère pouvoir bientôt vous annoncer qu'on a trouvé un label. Ah et puis last but not least : une spéciale dédicace à notre gratteux Nico qui est le récent Papa d'un petit Timothé. Bravo aux parents et j'espère qu'ils en feront un bon petit métalleux ! Keep it Loud !

>>> Le site : http://www.everloud.com

>>> Lire la chronique de "Au delà du réel"