Salut
Arnaud et les DB... Comment va par chez vous par cette belle journée ? Bien
installés, la bière et le soleil à vos côtés ? ...
Hmmm… Le soleil se fait encore timide, il est 10h du mat mais il devrait faire
20° et grand beau temps cet aprèm. Voilà pour la météo, sinon pour la
boisson c’est bouteille d’eau du robinet! Régime oblige. Passionnant non? ;)
Bien. Courage alors ! ;)
DRIFTING BREED ayant donc succédé au groupe NO WAY OUT, pourrais tu pour
commencer nous expliquer le pourquoi du comment de cette transition...
Nous avons porté le nom de No Way Out pendant 2 ans. En 2001 nous avons décidé
de changer de nom pour plusieurs raisons. Tout d’abord car un groupe de punk qui
tournait pas mal portait déjà le nom de No Way Out et ensuite car musicalement,
nous avions pas mal évolué par rapport au néo/thrash des débuts. Les riffs se
faisant plus metal, agressifs et extrêmes, et le concept des paroles devenant
plus clair, le changement de nom devenait inéluctable. Je pense cependant que le
vrai virage a été pris en 2002/2003 avec les changements de line-up et
l’écriture des titres qui figurent sur « Hope Hereafter ».
"DRIFTING BREED" étant un nom de groupe qui vous
est évocateur ... Quelle signification lui attribuez vous et comment rattachez
vous celle ci à votre musique actuelle ?
Littéralement, Drifting Breed signifie « espèce à la dérive ». Pour ma part,
j’aime considérer ce nom comme une allusion au déclin de l’espèce humaine, pas
besoin d’expliciter ce point plus en détail je pense! Cependant, chacun reste
libre de l’interpréter comme il veut. Pourquoi pas comme une référence aux
petits mondes du metal et du hardcore, qui malgré la diversification et le
métissage de plus en plus répandus, demeurent encore bien trop fermés d’esprit
et nombrilistes à mon avis. La façon plus optimiste de voir la chose est de
prendre le nom Drifting Breed comme une allusion biblique, les espèces dérivant
sur l’arche pour leur salut n’étant autres que nous-même les « metalleux » et
autres « coreux » héhéhé ;) . Je pense que tout ceci se reflète bien au travers
des textes de nos chansons, reflets du pessimisme ambiant et de toutes les
expériences négatives qu’on peut endurer. Je suis incapable de m’inspirer
d’aventures heureuses pour écrire, ça je préfère le garder dans mon intimité! En
revanche, pas question de noircir volontairement le tableau pour autant. Le
contenu des textes est sincère, honnête et c’est du vécu. Je préférerais passer
le cul d’un puma au papier de verre plutôt que d’écrire un texte bidon pour
attirer du monde, ou composer une chanson joyeuse qui ne me plaise pas, pour le
même genre de motif honteux à mes yeux.
Ok ! C'est honnête ! ;) C'est donc un métal
percutant, énergique et groovy qui d'ensemble ne sera sans rappeler un souffle
évocateur des fins 80; début 90' auquel nombres d'influences pourraient se
revendiquer et offrant au final un son personnel et homogène. Tiens, si DRIFTING
BREED avait été le bâtard d'une orgie malsaine de groupe, quels en seraient
selon toi ses géniteurs ?
Nous serions le rejeton d’une énorme partouze je pense. Un gang-bang où Slayer,
Machine Head (des débuts), Sepultura (de la bonne époque) et Pantera se seraient
fait prendre à la chaîne par Cannibal Corpse, Dying Fetus, At the Gates et
Carcass et un énorme paquet d’autres groupes. Pendant ce temps là, Hatebreed,
Obituary et Biohazard auraient filmé la scène pour la sortir en DVD aux éditions
Anathema/My Dying Bride. Mais qui donc serait assez barje pour avoir des
pulsions d’onanisme face à une telle scène ?
Plus en détails, c'est entre les courants thrash,
power, hxc à la New-Yorkaise et quelques touches plus calmes dont une intro
tribale qui s'installent tour à tour en "Hope hereafter" afin de personnaliser
au mieux votre musique ...
Tout a fait, j’y ajouterais aussi le death metal et le grind. On a tendance à
vouloir blaster et growler de plus en plus sur les nouvelles chansons. Tout en
gardant le côté groove et 90’s. Les touches plus mélodiques viennent surtout de
moi, je suis fan de metal atmo et de doom. Quant à l’aspect oriental/tribal,
c’est le méfait de John et Mikaël. Ils sont restés proches de leurs racines qui
se situent respectivement au Moyen-Orient et dans le Caucase. On adore tous les
mélodies à consonance orientale et notre spectre d’influences musicales est
extrêmement large, il balaie tous les styles de metal et s’étend bien au-delà du
metal d’ailleurs. Pour te donner une vague idée, dans nos nouvelles compos, il y
a des passages qui m’évoquent Tool, Opeth, Morbid Angel, Brutal Truth, My Dying
Bride, Down, Arkangel, Life of Agony ou encore At the Gates… Et quand j’écoute
de la musique je suis capable de passer de Terrorizer à Gérald De Palmas, ni vu,
ni connu…
Héhé... De ce rejeton à l'impact ainsi massif,
c'est aussi une production des plus honnêtes et à la fois limpide et puissante
qui marque l'impact ! Le résultat est donc avoué des plus efficaces.. Où et
comment se sont passées ces étapes ?
Merci pour le compliment ! Je transmettrai au principal intéressé. Il s’agit de
Ben des studios Z-Factory à l’Hay les Roses (94). Tout s’est déroulé chez lui,
enfin dans son studio : enregistrement, mix et master. Ca remonte à Juillet 2004
déjà et c’était une super expérience. Le premier enregistrement, c’est un truc
qui te fait splitter un groupe ou au contraire le soude plus encore et pour nous
ce fut le deuxième cas. Putain ce qu’on a pu se marrer à parler tous les jours
de nos sujets préférés : classer du moins dégueulasse au plus dégueulasse le
pipi, le caca, le vomi, le foutre et le pus, ou encore discuter des
drépanocytaires qui font de la musique et des « perfects ».
Haha.. Un petit mot en passant sur la pochette du
mcd ... Cultive t'elle ici un relatif avec les textes ? ...
Non. En fait, elle illustre directement le titre de l’album (et donc de la
chanson éponyme), mais de façon totalement hors contexte par rapport aux paroles
de celle-ci. « Hope Hereafter » est un jeu de mot. « Hereafter » signifiant à la
fois « à venir » et « dans l’au-delà ». Sur la pochette, tu peux voir une ruelle
sombre en perspective avec au bout une lumière et deux personnes qui approchent.
Ca peut-être soit « la lumière au bout du tunnel » et donc l’espoir qu’on
entrevoie ou, au contraire, un couloir vers l’autre monde et des choses peu
rassurantes… Mikaël me glisse que la pochette est entièrement faite maison car
nous n’avions pas de thunes pour payer un graphiste. C’est lui qui a pris la
photo et l’artwork entier a été conçu par lui et moi. On s’est mis à Photoshop
juste pour l’occasion!
Petite parenthèse pour survoler les thèmes des textes : « Hope Hereafter » parle
de tous les sacrifices qu’engendrent le fait de s’investir à 100% dans un
groupe, les amis qu’on perd et les coups qu’on se prend derrière la tête et plus
souvent dans le dos d’ailleurs… « Almost a Stranger » parle en général des gens
qui, en surface, paraissent être des anges et se révèlent être des pourritures
qui se servent des autres, n’ayant aucune considération pour leurs proches. Plus
particulièrement, ça parle d’une personne que j’emmerde bien profond et qui se
reconnaîtra peut-être. « Waste Game », c’est comment ruiner 3 ans de sa vie en
10 leçons, et « Some Reasons to Kill me », je ne peux pas en parler à la place
de Nico qui en a écrit le texte.
Précédemment à "Hope Hereafter" un premier titre
démo a déjà été sorti en 2003 je crois ... Quel était donc le but de cette
manoeuvre à l'époque ?
« New World », un titre enregistré « à la maison », dans l’urgence absolue, afin
de proposer un peu de son sur notre site internet. C’est bien beau d’avoir un
groupe si on ne peut pas le faire écouter! Donc on a eu cette opportunité
d’enregistrer un titre avec un pote aux manettes, et on a eu 5 heures chrono
pour installer le matos, faire le son, enregistrer et plier bagages. En plus
c’était pendant la canicule dans un local vitré qui ressemblait plus à un sauna
qu’a un studio d’enregistrement. Mais c’était sympa! La chanson n’est plus sur
notre site car on trouve l’enregistrement trop limite par rapport a ce qu’on
fait maintenant, mais elle circule encore sur la Mule et Soulseek je crois. On
la joue toujours en live de temps en temps, c’est un titre très hardcore, au
taquet de A à Z. Le but était aussi d’avoir une première petite expérience de
studio avant de se jeter dans le futur grand bain.
Dans un horizon plus large, c'est une quinzaine de
concerts sur prés de quatre années qui se veulent à votre actif ! C'est à la
fois bien et peu..... Trouvez vous aisément des dates que ce soit dans votre
région ou ailleurs ? Aussi et d'ailleurs, cette essence old school qui coule en
les veines de DB est elle des plus appréciées de la foule ? ...
15 concerts en cinq ans c’est bien trop peu… C’est principalement du au fait
qu’on a eu d’immenses galères de line-up. Changement de chanteur, de bassiste et
au moins dix fois de batteur (on les fait exploser comme dans Spinal Tap ).
Sinon, il est possible de trouver de nombreuses dates en RP comme en province a
condition de se bouger le cul, démarcher plein de salles et d’assos, les
harceler jusqu’à ce qu’ils te book une date. C’est ce qu’on fait actuellement
pour tourner un max à la rentrée de septembre et jusqu'à l’été 2006. Sinon
après, ça marche beaucoup au copinage et aux échanges de dates avec les groupes
de potes (c’est comme ça qu’on a pu jouer à Amiens ou en Belgique par exemple).
En ce qui concerne la deuxième partie de la question, on a joué devant des
publics assez variés : metal extrême, hardcore, metal plus traditionnel et même
des néo-métalleux… Ca s’est toujours très bien passé et pourvu que ça dure!
Oui ! Comment est la scène métal par chez vous ?
Quels groupes viendrais tu ici à appuyer ? Et parallèlement, les assos' ou
autres sont elles également bien présentes ?
Il y a une tonne de très bon groupes en région parisienne, et assez peu d’assos
malheureusement. Il faut surtout viser les MJC et salles communales qui font
souvent du bon boulot et accueillent avec plaisir des affiches metal. Sinon il
faut avoir un budget de 2000-3000 euros minimum pour louer une salle dans Paris
intra-muros et organiser sa propre date, tout en étant sûr de se ramasser 9 fois
sur 10… J’exagère un peu mais la situation sur Paris même est préoccupante. Les
salles qui accueillent des plateaux metal ferment les unes après le autres ou se
mettent à refuser les concerts metal : Patronage Laïque, Club Dunois, Péniche
Alternat, une salle vers Montparnasse dont j’ai oublié le nom etc. Heureusement
il y a de « nouveaux » endroits sympas qui s’ouvrent aux musiques les plus
extrêmes : Espace Curial, Espace B, Alternation etc. L’avenir des concerts de
metal UG parisiens se situe plutôt en banlieue je pense. En ce qui concerne les
groupesdu coin, je vais t’en donner quelques-uns mais c’est une liste non
exhaustive et pardon d’avance à ceux que j’oublie : Slavery, The Last Embrace,
The Outburst, Horresco Referens, Ataraxie (même si ils ne sont pas tout à fait
de Paris ;), The A.R.R.S., Henker, Dissectomy etc. etc. Pour ce qui est des
groupes moins UG on a quand même The Old Dead Tree, Kickback, Zuul FX ou encore
l’Esprit du Clan (oui j’aime et je vous emmerde !:))
Bien... Pour revenir à "hope hereafter" et en
particulier à l'espace marketing (!), je crois que vous avez accentué au maximum
l'envoi de promo... Les retours déjà là en semblent d'ailleurs des plus positifs
! Satisfaits ? Et d'ailleurs, parés à démarcher les labels ?
Nous avons prévu d’envoyer environ 200 exemplaires
en promo sur le moyen terme. On a du en envoyer 1/3 jusque là. Les guichetiers
de La Poste commencent déjà à en avoir marre de voir ma gueule. Au jour
d’aujourd’hui, on a déjà plus d’une vingtaine de chroniques sur le net comme
dans la presse papier. Les retours sont positifs, voir même la plupart du temps
très positifs. A part une mauvaise chronique tout se passe bien. Franchement, on
ne pensait pas être aussi bien accueillis alors oui, on est plus que satisfaits!
Le démarchage des labels ça viendra plus tard, lors du dernier trimestre 2005 je
pense. On veut d’abord plus de concerts, plus d’actu et plus de nouvelles
compos!
Sous ces bons retours qui en auront alléchés sans
doute certains, quelles démarches leur proposes tu pour se procurer "Hope
hereafter" ? ...
C’est loin d’être évident à notre grand dam. Les distributeurs nous ont boudés,
les vilains! Mais ça pourrait s’arranger dans les semaines à venir… Concrètement
le plus simple est de nous écrire à band@driftingbreed.com ou d’acheter le CD à
l’un de nos concerts (comme ceux du 20 mai et du 8 juin par exemple). Pour les
parisiens, notre CD est en dépôt-vente dans quelques boutiques de la capitale
dont les coordonnées figurent sur notre site
http://www.driftingbreed.com . Pour les autres, il faut soit nous écrire
soit passer par Goéland Productions ou Overcome qui ont eu la gentillesse de
nous prendre quelques exemplaires en VPC. (Toutes les infos là dessus figurent
également sur notre site.)
Avant d'en finir, presque chaque membre du groupe
évoluant dans une formation parallèle et qui plus est dans des horizons
différents, peut-être pourrait on y marquer un intérêt ....
Avec plaisir! Jérémie (basse) officie également dans le groupe de death metal
Carnal Lust. John (batterie) joue dans Harvest Blues Band, un groupe de reprises
rock, pop, blues, soul etc. Mikaël (guitare) et moi avons un vieux projet en
commun : Cedar Falls, un groupe de stoner. Mais ce projet, pourtant antérieur à
Drifting, est en stand-by actuellement car il nous manque des zikos. Ceci dit,
c’est loin d’être mort et enterré. Je suis également bassiste dans un groupe de
pop/rock mélancolique : Breaklose. On a eu la chance d’ouvrir pour des groupes
comme Anathema, Antimatter, Brant Bjork etc. Un album (« Always Late Enough »)
est enregistré et sortira sur le label de Duncan Patterson (Antimatter, ex-Anathema) :
Strangelight Records. C’est d’ailleurs lui qui a enregistré la basse sur
l’album, je suis arrivé après. Et notre nouveau batteur, Franck, martelait
autrefois les fûts dans The Old Dead Tree. Allez voir tout ça sur
www.breaklose.com ! (Et
nan ce n’est pas du metal!!).
J’ai failli oublier ! Des rumeurs font état de la formation d’un groupe de
grindcore dans lequel officierait un membre de DB… Il s’agirait en fait du
regroupement de deux groupes défunts : Flood of Vomit (avec des membres du
groupe de funeral doom tchétchène Stalinian Organ) et Surgikal Waste (feat. Lord
Inhator). Je te tiendrai au courant si la rumeur persiste ;)
Je te laisse une oreille !;) Là, nous y voilà !
Maintenant que la machine DB est lancée, que nous réserverez vous par la suite ?
A cela et en te remerciant, bonne suite et à la prochaine ... ;)
Et bien on vous réserve beaucoup de concerts dans un premier temps j’espère. Un
album en 2006 si tout se passe bien. En attendant, vous pourrez déjà découvrir
plusieurs nouvelles chansons en live. Ca s’annonce plus extrême à tous les
niveaux, groove, lourdeur, agressivité et mélodie décuplés. Soyez curieux, ne
vous fiez pas qu’aux chroniques et aux interviews, faîtes vous votre propre avis
et venez écouter l’extrait sur notre site :
http://www.driftingbreed.com . Et venez nous voir en concert le 20 mai avec
Kevorkia, Henker et Happy Face, le 8 juin avec Slavery et The Outburst. Dans les
deux cas à Paris.
Merci beaucoup à toi pour cette interview bien sympa et tout le soutient que tu
nous as apporté. Merci aussi à tous ceux qui nous suivent depuis longtemps ou
depuis peu, et merci à ceux qui nous crachent à la gueule ou dans le dos.
Longue vie à La Part D’ombre et n’oubliez pas de participer au concours pour
gagner notre CD, ça ne mange pas de pain !
>>> Le contact :
http://www.driftingbreed.com
>>> Lire la chronique
de "Hope hereafter"
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