Jeune formation Suisse DAWNLESS arrive jusqu'à nos frontières avec son premier album "A way to escape" qui a déjà "tout d'un d'un grand" comme on dit. De l'artwork, au packaging sans négliger le son c'est un ensemble de base homogène et solide qui appuie comme il faut les dix titres de ce premier full-length. Très proche dans le style de la clique du label SPINEFARM, d'un C.O.B. à NIGHTWISH en passant par STRATOVARIUS c'est un mix osé mais pas impossible d'influences qui impose ici les bases d'un groupe apparemment bien parti...
INTERVIEW REALISEE EN JANVIER 2006

 

 

 

 

Salut à vous DAWNLESS et bienvenue. Pour tout ceux qui ne vous connaissent pas encore, voulez vous bien en premier lieu présenter le groupe à travers un petit récapitulatif historique ?

Dawnless est né en début 2003. L’histoire du groupe est finalement assez simple. Nous étions déjà tous liés bien avant de faire de la musique, puisque nous venons tous du même fond de vallée dans les montagnes valaisannes en Suisse. Le groupe est composé de 5 musiciens, 2 fois 2 frères et un cousin et nous sommes avant tout de supers potes soudés par une réelle amitié. On a commencé à faire de la musique en octobre 1998, quand par hasard on a acheté des guitares électriques et une basse, la batterie et les synthés sont arrivés juste après. Nous n’avions aucune formation musicale, mis à part Lionel qui avait fait des études de piano quelques années auparavant. Il a fallu plusieurs années pour que nous puissions enfin sortir un son écoutable de nos instruments. L’envie de composer notre propre musique est alors apparue et en janvier 2003. Dawnless naissait de cette envie commune de créer nos propres morceaux, toujours tous les 5 ensembles, dans notre fond vallée paumée.

Votre premier album "A way of escape" vient très récemment de sortir ! A travers celui ci on sent déjà chaque musicien bien maître de son instrument ! Hors le groupe n'a que trois années d'existence ! Certains d'entre vous laissent ils un passé antérieur à DAWNLESS de ce fait ? A moins que les répétitions soient pour votre part quelque chose de très important...

C’est clair que les répétitions sont importantes, notamment pour l’unité dans le groupe. Maintenant il faut un réel entraînement personnel pour que le rendu global sonne. La précision dans un groupe est capital, on a d’ailleurs encore beaucoup de travail sur ce point et on n’a en aucun cas la prétention de dire que nous maîtrisons parfaitement nos instruments. Notre musique reste assez complexe sur certains points et petit à petit nous essayons de repousser nos limites. Mis à part Lionel qui a fait le conservatoire en piano, nous n’avons strictement aucune formation musicale, à part peut-être les trois cours de flûte à bec que nous avions suivi à l’école primaire lorsque nous avions 8 ans et qui ne nous ont pas vraiment motivé à nous lancer dans une grande carrière de flûtiste. On a beaucoup appris sur le tas, en allant regarder des concerts, en écoutant une quantité de musique, mais surtout en jouant le plus souvent possible de son instrument chez soi.

Toutefois à l'écoute de celui-ci, ce qui m'a frappé ça a été les influences sur lesquelles vous vous êtes basés ! Toutes issues de la scène heavy et extrême Scandinave et bien ancrées dans votre style, ne craignez vous pas d'être de ce fait trop comparés et rattachés à cette scène ? Y étant, voudriez vous bien en dire un peu plus pour bien présenter l'album ?

En fait, c’est évident que nous sommes influencés par ce que l’on écoute. La plupart des groupes que l’on aime sont scandinaves, mis à part des géants comme Metallica, Iron Maiden, WASP, etc… La différence se trouve peut-être plus facilement au niveau de la voix. Nous essayons d’avoir une voix plus tournée sur le hard rock que sur le heavy pur. Notre but est finalement de mélanger tout ces styles que l’on aime pour finalement créer quelque chose de nouveau, c’est à dire une voix plutôt basée hard rock sur des rythmes puissants, des parties symphoniques et de la musique qui peut parfois plus ressembler à du black qu’à du heavy. On trouve également des passages black à la voix, ce qui nous permet de créer des ambiances différentes dans un même morceau. Etre comparé à la scène scandinave n’est pas un reproche pour nous, au contraire, c’est un style que l’on aime et qui nous caractérise, maintenant c’est à nous à créer la pointe d’originalité qui fera que nous sommes néanmoins différent de ce qui se fait et déjà dans cet album on peut trouver quelques éléments bien différents de ce qui existe aujourd’hui.

Le détail, qui finalement n'en est pas un car étant un point fort de DAWNLESS, est cette subtilité à mélanger du pur heavy Nordique à un courant plus proche du death mélodique à la Children Of bodom, Wintersun, Norther, musicalement mais également dans le chant... est ce là, la part d'identité de DAWNLESS ?

Oui, c’est en effet un élément important de notre musique. C’est quelque chose qui nous permet de varier considérablement l’ambiance dans un même morceau, on trouve d’ailleurs ce genre de phénomène dans un style quelque peu différent chez Opeth par exemple. Ce mélange provient du fait que nous ne sommes pas des grands admirateurs des voix heavy à la Stratovarius, nous nous basons plus sur des vieux groupes des années 80, Blackie Lawless pour ne pas le nommer reste une référence pour nous au niveau de la voix. Musicalement nous écoutons plutôt des groupes comme Dimmu Borgir, Dark Tranquillity, Children Of Bodom, Opeth, etc… Mélanger une voix hard rock à du bon gros métal scandinave, et vous trouverez le mélange parfait vers lequel nous tentons d’aller.

DAWNLESS c'est aussi quelques ballades avec "Gotta think twice", "Unhealing wound" et "Who am I" ! Vous semblez décidé à exploiter bien des domaines ! ...

Ce premier album contient quelques ballades, en effet. Ce n’est pas forcément un domaine que nous allons vraiment exploiter dans nos prochaines compositions, mais nous ne nous fixons aucune barrière à ce niveau, pour l’instant les nouvelles compos ne tendent pas vraiment vers des ballades, ce qui n’empêchera pas qu’il y en aie peut-être une dans le prochain album.

De plus en plus de groupes Français ou plus généralement francophone revendiquent leur langue natale à travers le chant, vous avez pour votre part intégralement choisi l'Anglais. Une raison particulière ? Une chanson de DAWNLESS en Français, ça vous a déjà traversé l'esprit ?

Plusieurs personnes nous l’ont déjà demandés, mais c’est vrai que nous n’avons pas vraiment la volonté de chanter dans notre langue maternelle. Pour nous, le français n’est pas vraiment une langue adaptée à ce style de musique, mais plutôt à de la pop, voire pop-rock.

Il semblerait que "A way of escape" soit le premier enregistrement pour DAWNLESS ! Ce qui ne vous a pas empêché de faire un travail très pro tant au niveau du packaging que de la prod ! Je suppose que sous cet investissement se cachent de nombreuses ambitions, non ?

En fait, nous sommes parti dans ce projet avec la réelle envie de faire un album digne de ce nom, c’est à dire qui ne ressemblerait pas à une démo enregistrée dans un garage avec un micro pourri. De plus, nous avions l’envie de garder la main sur l’ensemble de ce projet, c’est pourquoi nous avons produit cet album nous-mêmes. Pour parler du packaging, c’est vrai que le résultat est sympa, et pourtant l’ensemble de ce travail a été fait dans notre fond de vallée. La pochette représente une montagne qui se trouve à 10 minutes d’où on habite, c’est une peinture à l’aérographie qu’un ami peintre de notre vallée a fait pour nous. L’ensemble des photos de paysage qui se trouve dans le booklet sont des photos faites par Lionel (clavier) qui est guide de montagne et qui a pris ces photos dans notre région également. Le graphisme a été effectué par une amie graphiste, bref l’ensemble de ce travail est artisanal finalement et c’est d’ailleurs une chose qui nous plait bien dans cet album.
Oui c’est clair que cela cache de nombreuses ambitions, le but étant de sortir gentiment de notre région pour petit à petit toucher le reste de la Suisse, puis évidemment les pays étrangers, notamment la France, l’Allemagne et les pays Scandinaves. Il faut aussi dire que jamais nous aurions osé nous lancer dans un tel projet sans qu’on nous pousse à le faire. L’album est produit par Dawnless et Olivier Claret. Olivier est un super potes qui n’a aucun papier de producteur ou d’ingénieur du son, mais c’est quelqu’un d’une immense modestie qui a une connaissance et une expérience inouïe dans le son. Il nous a poussé à nous lancer seul, de manière à avoir exactement ce que l’on voulait au bout du compte, ce qui n’est pas forcément le cas si l’on passe par un producteur.

Puisque l'on parle de la prod, votre son est très bon. A la fois doux, clair et aérien. Où et comment vous êtes vous occupés de celui-ci ? Par ailleurs, satisfaits avec du recul de ce passage ?

Le son… Ca a été notre principal soucis qui nous faisait hésiter à nous lancer dans une auto-production. En fait, la seule chose dont nous étions certain, c’est que nous voulions un album 10 titres et de bonne qualité. Nous nous sommes alors renseignés dans quelques studios de manière à s’informer des prix, etc… Evidemment, enregistrer un vrai album, puis effectuer le travail de mixage et de mastering dans un vrai studio aurait coûté très cher, et nous aurions surtout été très limité par le temps puisque les studios factures leur prix à l’heure. C’est en discutant un peu par hasard de ce projet avec Olivier Claret que nous avons pris conscience que nous pouvions tenter d’enregistrer cet album par nos propres moyens avec son aide. Sa connaissance dans tout ce qui est son, prise de son etc… est telle que nous lui faisions entièrement confiance. Nous avons donc pris un certain risque en investissant pas mal d’argent dans du matériel. Nous avons modifié notre petit garage pourri de 5 mètre sur 6 qui nous servait de local au milieu de notre bled de 250 habitants pour le transformer en home studio… et c’est là que nous avons enregistrer, mixé et masterisé « A Way Of Escape ». Nous sommes globalement très satisfait du résultat, nous avons beaucoup appris en effectuant tout ce travail à nous 6, le son est bon, la pêche y est et jusqu’ici les critiques sont plutôt positives. Evidemment avec du recul, il y a toujours des bricoles à redire, d’autant plus que nous travaillons tous à 100% à côté de la musique, c’est à dire que nous avons fait tout ce travail durant nos soirées et nos weekends, ce qui n’est pas forcément la méthode la plus adaptée pour un tel boulot, mais le résultat est vraiment satisfaisant et c’est une expérience inoubliable pour nous.

Visuellement la neige et les hauteurs sont des plus présentes en "A way to escape" Qu'en est il au niveau des textes ?

Les textes sont issus de choses personnelles, des choses qui nous touchent dans notre vie. Il s’en passe des histoires sur cette basse Terre, ce n’est pas les sujets qui manquent. La compositions des textes comme de la musique dépend de l’état d’esprit de ce moment. Les paroles sont principalement composées par Bertrand, mais nous sommes libres de proposer des idées, des thèmes, mais comme Bertrand parle bien anglais, c’est lui qui se charge de la composition des textes.

Vous qui avez déjà plusieurs concerts à votre actif ne semblez pas encore intéressés par la France ? Est ce là un choix, une contrainte ? Par ailleurs, comment est perçu DAWNLESS en Suisse Romande ?

Et bien il faut dire que pour l’instant nous ne sommes pas souvent sorti de nos montagnes. Nous voulions attendre d’avoir quelque chose de concret à présenter au public, maintenant que nous avons cet album, nous pensons faire un pas de plus et décrocher des concerts un peu plus loin. Jusqu’ici nous avons eu beaucoup de chances, tous les concerts que nous avons fait depuis début 2003 ont été exceptionnels au niveau de l’ambiance. Nous avons toujours eu beaucoup de monde et notre album a été très bien perçu. Nous avons fait un seul concert en dehors de notre canton du Valais à Zürich dans le cadre d’un concours, et là encore, le public a été magnifique avec nous, on prend vraiment beaucoup de plaisir à jouer en live, c’est même assez notre but, faire le plus de concerts possibles. Petit à petit on espère bien pouvoir jouer en dehors de nos frontières et on ne manquera pas de passer par la France si l’occasion se présente.

Vous avez également fait quelques festivals ! De bons souvenirs ?

Des souvenirs excellents, l’ambiance des festivals reste particulière. Jouer devant 2000 personnes c’est quelques choses d’assez énorme pour nous, quelque chose d’un peu magique en fait, et c’est dans ces moments-là, en concert, qu’on prend vraiment notre pied à faire de la musique. Mais finalement l’endroit importe peu, on peut jouer devant 30 personnes, si l’ambiance y est, c’est parfait.

Bien que déjà petit pays, la Suisse est en plus séparée par les langues ! Est ce un réel désavantage pour votre part, par exemple au niveau des concerts ?

Non, je ne pense pas que la langue soit vraiment un désavantage. Ce qui est dur en Suisse, c’est plutôt de se faire connaître du grand public dans ce style de musique, car c’est un style peu répandu, peu connu, même des groupes comme Samaël on mit du temps à avoir un nom dans la région, alors qu’ils viennent d’ici et que ça fait bientôt 15 ans qu’ils sont connus ailleurs…

Tiens, comment se porte l'underground par chez vous ? Quelles jeunes formations aimeriez vous ici appuyer ?

Il y a pas mal de groupes qui se forment en fait, mais très peu dans le même style de musique que nous. La plupart font soit du néo-métal soit de la pop-rock. Il y a un groupe, Last Crest Of Hill qui vient plus ou moins de la même région que nous et qui commence à faire de l’excellente musique. Ils sont encore en cours de changement dans le groupe, mais leur morceau sont bien construits, même si leur style est quelque peu différent du nôtre (plus rock que métal). Sinon, il y a d’autres groupes, comme Flayst, dont le style de musique se rapproche déjà plus du nôtre et qui monte aussi gentiment dans notre région.

Bien. A présent ce premier album sorti, comment voyez vous l'avenir à court et long terme avec DAWNLESS ?

Et bien comme l’album est auto-produit, nous recherchons le moyen de le distribuer au mieux, nous avons quelques accords avec des magasins locaux, nous allons bientôt le rendre disponible sur internet, etc… Le rêve pour nous serait de décrocher un contrat de distribution avec une grande maison de distribution comme Nuclear Blast, Drakkar, ou autres, avis aux intéressés… Au niveau des concerts, nous allons en faire le plus possible dans notre région, de manière à gagner en expérience avant de viser plus gros, notre objectif dans un premier temps serait de pouvoir jouer à Pratteln, au Z7, qui est LA salle de concert de Suisse dans ce style de musique. Pour cela, il nous faut encore travailler quelque peu, gagner un peu d’expérience et bosser notre jeu de scène. Le deuxième album est en cours de préparation, la composition de nouveaux morceaux a commencé. Ce sera probablement une auto-production à nouveau, puisque nous avons déjà acquis une petite expérience lors de ce premier album et que le résultat est plutôt satisfaisant. C’est clair que pour nous le but premier serait de pouvoir sortir de nos frontières un jour, de pouvoir faire écouter notre musique au-delà de nos montagnes. Si la possibilité de faire une première partie d’un groupe lors d’une tournée s’offrait à nous, nous ne laisserions pas passer cette opportunité, c’est sûr.

Sinon pour ne pas passer à côté, où et comment s'y prendre pour se procurer l'album ?

Pour l’instant, nous sommes en cours de signatures de contrat concernant la vente de notre album sur internet. Depuis notre site internet (www.dawnless.com), un lien pointera directement sur le shop et la possibilité d’acquérir l’album par un paiement on-line (carte de crédit) sera alors disponible. Ce système doit rentrer en fonction normalement à la fin du mois d’août. De plus nous sommes à la recherche d’un contrat de distribution qui nous permettrait d’avoir notre album dans les bacs dans de nombreux pays étrangers.

Avant de finir, quels sont les albums que vous laissez tourner en boucle et ceux qui vous ont récemment surpris ? Je devinerais presque que la plupart sortent du label Finlandais Spinefarm, non ! Tiens, aussi, être signés sous ce label, ce serait quoi pour vous ?

Signé sous le label Spinefarm ??? Ahaha, le jour où ils viendront sonner à la porte de notre garage je pourrais vous le dire… Non, sérieusement tout dépend du contrat qu’il nous proposerait. C’est clair qu’un label comme Spinefarm ce n’est pas rien et ça serait plutôt flatteur, mais pour l’instant nous n’avons pas directement besoin d’une maison de production, mais plutôt d’un distributeur. Naturellement, si une maison de disque venait frapper à notre porte demain, nous réfléchirions à leur proposition, car cela faciliterait un grand nombre de chose, notamment au niveau de l’organisation de concerts. Les albums que nous écoutons à l’heure actuelle… Un album qui nous a vraiment fait pleurer, c’est Puritanical Euphoric Misanthropia de Dimmu Borgir. Les compos sont exceptionnelles, le son démonte tous les autres albums que l’on a pu entendre. Les compos de Hatebreeder de Children Of Bodom sont vraiment bien. Le premier album de WASP, ainsi que le Crimson Idol. Black Water Park et Delivrance d’Opeth, Damage Done de Dark Tranquillity, l’album de Wintersun,… Evidemment il y a toujours les grands groupes comme Metallica (Ride The Lightning, Master Of Puppets), Iron Maiden (The Number Of The Beast), Oceanborn de Nightwish, et probablement beaucoup d’autres qui ne me viennent pas à l’esprit maintenant.

Héhé, là dessus, nous y voici, en vous remerciant et pour finir : Pourquoi DAWNLESS ? A cela une bonne continuation avec espérons des dates en France ;)...

Dawnless… Alors là, c’est tout une histoire… On a passé des semaines à chercher un nom de groupe, on a rempli des feuilles A4 d’idées, on voulait absolument trouvé un nom que chacun de nous 5 aimerait, ce qui n’est pas forcément évident. Après avoir usé des cartons de stylos et après avoir été la cause première de la déforestation en Amazonie durant 3 semaines, Lionel a débarqué un jour en disant, « Dawnless ça sonnerait bien ». En moins de 10 secondes on était tous d’accord, alors évidemment on n’a pas cherché plus loin, c’était LE nom qu’on devait avoir, notre petit groupe perdu au milieu de rien avait enfin un nom,…
 

>>> Le site : http://www.dawnless.com

>>> Lire la chronique de "A way of escape"